Gestion active des orientations en IME en Pas de Calais : retour d’expérience

Le Pas-de-Calais est un territoire « pionnier » de la Réponse Accompagnée pour Tous. Engagé dans la démarche dès 2016, les acteurs se sont donnés comme objectif collectif qu’il n’y ait plus aucune déscolarisation. S’appuyant sur une forte dynamique territoriale, une gouvernance partagée des orientations et des admissions en ESMS s’est mise en place. C’est ce travail partenarial qu’un groupe de Directeur d’ESMS de la Somme est allé observer dans le Calaisis, pour un retour d’expérience inspirant.
Prioriser les entrées en IME
Ce copieux travail de repérage et de gestion s’effectue de façon structurée, planifié assez tôt dans l’année pour éviter l’embolie en juillet et septembre. L’outil de suivi des décisions (Osmose en Pas de Calais, équivalent de SARAH dans la Somme) est d’une aide précieuse pour le partage d’information.
Comment s’est mise en place cette nouvelle démarche ?
Tout d’abord elle s’appuie sur une dynamique partenariale ancienne
créée autour de travaux sur l’inclusion scolaire. Les professionnels du
médico-social et de l’Education Nationale ont construit progressivement
une bonne capacité à travailler ensemble. La RATP a constitué une étape
supplémentaire.
Au démarrage, la perspective d’une priorisation a pu susciter des
craintes aux ESMS, redoutant de devoir gérer une concurrence entre les
enfants. Rapidement chacun a pris conscience qu’il n’en était rien. La
priorisation de ceux dont les besoins sont les plus prégnants est en
pleine cohérence avec leurs publics en liste d’attente. « En fin de compte, les P1, on les connaissait déjà, ils étaient sur nos listes ».
Et qu’en est-il du principe de la décision d’admission relevant du
Directeur d’établissement ? Celui-ci a été réaffirmé, car in fine le
Directeur est bien le seul à pouvoir juger des équilibres internes de
son organisation. Mais dans les faits, la question ne s’est jamais posée
en ces termes, car les directions assument spontanément ce jeu d’une
responsabilité collective.
Les acteurs constatent que la régulation territoriale a créé une
harmonisation des pratiques au niveau départemental, et qu’elle apporte
de la transparence, perçue comme un gage d’équité.
Une gestion active des parcours
La réussite de cette gestion active des admissions est favorisée par
un contexte ou la gestion des parcours est une forte préoccupation
faisant l’objet de nombreux partenariats entre les établissements qui
connaissent bien leurs complémentarités. Toutes les étapes du parcours
sont étudiées au prisme de l’inclusion « Les enfants entre plus tôt
et aussi sortent de nos établissements, grâce au travail sur le projet
personnalisé. On ne rentre pas forcément à l’IME pour y rester. »
Des immersions en milieu ordinaire et protégé sont fréquemment
organisées. Par ailleurs, l’accueil séquentiel est fortement développé
et les établissements optimisent ainsi leur capacité d’accueil, offrant
plus d’opportunités.
En Pas de Calais, c’est une conviction : « L’offre évolue
régulièrement, les situations encore plus, et il s’agit donc de gérer en
dynamique les entrées, avec une liste d’attente à réétudier tout le
temps».